Fondée en 2019 à Edern (Finistère), H2Gremm conçoit des solutions innovantes de production, de stockage et de distribution d’hydrogène destinées à l’autonomie énergétique des bâtiments et à la mobilité légère. Une technologie qui a récemment séduit Toyota, notamment dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024.
En un peu plus de cinq ans, H2Gremm s’est imposée comme un acteur reconnu dans le paysage de l’hydrogène. L’entreprise est née de la volonté conjointe d’Alain Rocheux, Alain Glon et Olivier Le Strat, avec pour objectif de contribuer aux ambitions européennes de neutralité carbone à l’horizon 2050. Elle s’est spécialisée dans la conception et la fabrication de stations hydrogène compactes et modulaires, baptisées Quokka.
Retrouvez la présentation des activités d’H2Gremm lors d’HyVolution 2025
Des solutions adaptées aux bâtiments comme aux véhicules
Les stations Quokka, disponibles en différentes capacités (1, 2 et 10 kg d’hydrogène produit par jour, avec une version 100 kg prévue pour 2028), sont conçues pour une consommation sur site. Leur format compact — comparable à celui d’un réfrigérateur — permet une installation flexible dans de multiples environnements, bâtimentaire comme pour les transports.
« Nous pouvons répondre aux besoins d’un pavillon individuel comme à ceux d’un bâtiment industriel, en passant par les petits collectifs, les écoles ou les mairies, explique Olivier Le Strat. Côté mobilité, nos stations alimentent aussi bien des vélos, triporteurs et fourgonnettes que des chariots élévateurs. »
Quatre brevets ont d’ores et déjà été déposés, et d’autres sont en préparation, attestant de l’innovation continue portée par l’entreprise.
Une solution qui a séduit jusqu’aux JO de Paris 2024
En 2024, la fiabilité et la compacité des stations H2Gremm ont convaincu Toyota, qui les a déployées lors des Jeux Olympiques de Paris. Trois stations ont été installées en plein cœur de la capitale pour alimenter une cinquantaine de véhicules (triporteurs, chariots, vélos).
« Nous étions les seuls à pouvoir répondre à trois exigences critiques, précise Olivier Le Strat. Produire et distribuer l’hydrogène sur place, occuper un minimum d’espace avec un fonctionnement silencieux en zone urbaine dense, et garantir une pureté extrême de l’hydrogène pour alimenter les piles à combustible Toyota sans ajout de systèmes de filtration. »
Ce niveau de performance est rendu possible grâce à leur compresseur électrochimique breveté, qui garantit une compression silencieuse et une pureté maximale.
Des infrastructures locales pour un marché global
Au-delà de la technologie, H2Gremm défend une vision systémique du développement de l’hydrogène, fondée sur la complémentarité entre grands hubs de distribution et micro-stations locales. Jusqu’à présent, les efforts se sont majoritairement concentrés sur le développement des équipements fonctionnant à l’hydrogène, ainsi que sur l’implantation de grands hubs de distribution — environ 250 en Europe aujourd’hui.
Mais sans un réseau capillaire constitué d’infrastructures de proximité pour alimenter les véhicules, ces solutions risquent de rester sous-exploitées. « Notre approche repose sur le déploiement de stations satellites : compactes, modulaires et simples à installer, elles permettent de mailler finement le territoire, étaye Olivier Le Strat. Grâce à cette technologie accessible et décentralisée, nous levons un frein majeur au développement d’un réseau local d’infrastructures — une condition essentielle pour faire de l’hydrogène une énergie du quotidien, à l’échelle d’un marché global. »
Un déménagement à Quimper et des recrutements en ligne de mire
Dans un proche avenir, H2Gremm entend poursuivre son développement, notamment la commercialisation à l’international de ses solutions. Cela passera d’abord par la construction d’une usine de production à Quimper. Comptabilisant actuellement une vingtaine de salariés, l’entreprise compte porter cet effectif à une trentaine de collaborateurs. Enfin, H2Gremm associée à Trecobat pour la commercialisation de sa solution hydrogène destinée aux bâtiments. Le constructeur doit annoncer cette mise sur le marché dans le courant de l’année 2025.
