Début 2024, HyGO, société fondée par ENGIE et la SEM Énergies 56, a lancé sa station de distribution d’hydrogène renouvelable, sur le site d’HyGO à proximité directe du site de Michelin à Vannes. Destinée à décarboner les usages industriels et la mobilité lourde, cette station précurseur ouvre la voie au développement de telles solutions dans le grand ouest.
Une station de production d’hydrogène renouvelable pour deux usages
En début d’année 2024, la société HyGO (pour Hydrogène Grand Ouest) créée par ENGIE et la SEM Energies 56 a mis en service sa station de production d’hydrogène vert et de distribution. Ce projet éponyme vise, dans un premier temps, à décarboner les processus industriels de l’usine vannetaise de Michelin, qui conçoit des renforts métalliques pour former les « squelettes » des pneumatiques poids lourds et tourisme. Pour cela, HyGO a été soutenue dans son projet par l’ADEME et la Région Bretagne.
Dans un second temps, elle propose aux véhicules lourds et légers fonctionnant à l’hydrogène d’être rechargés à 350 ou 700 bar.
Pour cela, elle s’appuie sur une production journalière de 250 kg d’hydrogène renouvelable par électrolyse.
Albin Popot, développeur de projet hydrogène pour le groupe ENGIE à disposition d’HyGO pour le développement commercial, retrace la genèse du projet : “Un besoin de décarbonation des process industriels avait été détecté sur le site industriel de Michelin. Deux solutions se présentaient. La station de production est née du choix de privilégier une production locale d’hydrogène renouvelable et non pas provenant de l’étranger pour assurer la génération des kilos d’hydrogène dont a besoin Michelin. Les autres kilos sont destinés à la mobilité. Cela représente 200 véhicules légers ou 10 poids lourds.”
La mobilité lourde, justement, est une des utilisations privilégiées pour HyGO, pour des objectifs de décarbonation. “Le transport routier représente 30% des émissions de gaz à effet de serre en France. L’électrique ne peut pas assurer, seul, cet enjeu pour des contraintes liées notamment à l’autonomie des véhicules. L’hydrogène pourrait y répondre, tout en gardant des motorisations électriques.”
Un développement du Morbihan à la Bretagne
En Bretagne, Vannes est donc la première station publique de distribution et la deuxième station de production d’hydrogène renouvelable à voir le jour après celle de Buléon (Morbihan) opérée par Lhyfe. Cette dernière et HyGO doivent collaborer dans le cadre du marché global de performance contracté avec Lorient Agglomération. Il prévoit la conception, la construction et l’exploitation des futures stations hydrogène pour l’alimentation des futurs bus hydrogène de l’intercommunalité.
Preuve que le projet HyGO s’ancre totalement dans la feuille de route hydrogène renouvelable de la Région Bretagne. “Aujourd’hui, en investissant et en portant le risque au profit des différents utilisateurs, nécessairement, nous nous impliquons dans cette stratégie qui est de constituer des corridors pour le marché routier, générer de la production afin d’alimenter les mobilités terrestre et maritime, mais également les industriels. Le projet est une pierre angulaire de la stratégie bretonne.”
Pour le moment seulement implanté en Morbihan, le projet HyGO entend, à l’avenir, faire honneur à son patronyme en se développant dans toute la Bretagne. “À terme l’objectif est de sortir de cette boucle morbihannaise d’hydrogène renouvelable, avance Albin Popot. Nous escomptons travailler avec d’autres grandes villes bretonnes.”