Histoire de CMV Amphibie
Avant d’être CMV Amphibie, les Constructions Maritimes du Vivier s’appelaient Emeraude Amphibie. Dans les années 1970, Maurice Picard, son créateur, fait ses armes dans la réparation de navires amphibies. Grâce à leurs roues intégrées, ces bateaux facilitent l’accès aux parcs conchylicoles et mytilicoles. Ils peuvent ainsi facilement alterner entre circulation terrestre et navigation en mer, notamment dans la baie du Mont-Saint-Michel. En 1978, il fonde son propre chantier naval au port du Vivier-Cherrueix.
De la réparation de barges amphibies à la construction, Emeraude Amphibie acquiert, au fil des années, ses lettres de noblesse.
En 2005, Ghislain Quentel rachète la société. Elle devient CMV Amphibie. En 2016, la partie construction navale prend ses quartiers à Saint-Malo sous l’appellation Constructions Bretagne Nord. Tandis que l’activité réparation et maintenance demeure toujours au port du Vivier-Cherrueix. Armateurs, professionnels de l’aquaculture (mytiliculture, ostréiculture et conchyliculture) ou collectivités font confiance au savoir-faire de CMV Amphibie. “L’activité du chantier se découpe en deux axes, avance Ghislain Quentel, dirigeant une dizaine de salariés répartis sur les deux sites : D’abord la fabrication des barges amphibies d’une part et aussi et surtout assurer leur entretien d’autre part.”
CMV Amphibie compte “une centaine de clients de la baie du Mont-Saint-Michel à la baie de Saint-Brieuc. Les baies du Mont-Saint-Michel et de Saint-Cast-le-Guildo comptent environ 65 barges amphibies quand celle de Saint-Brieuc en dénombre une quinzaine environ”.
Les projets de CMV Amphibie dans l’hydrogène
Actuellement, plus de 80 barges estampillées CMV Amphibie ou pas écument les mers du nord de la Bretagne. “Au cours de leur vie, ces bateaux changent régulièrement de moteur. Nous essayons de faire durer le plus longtemps possible les coques. Les barges amphibies ont aussi des cycles d’usage qui correspondent tout à fait à l’intégration de systèmes hydrogène, avance Ghislain Quentel. Nous avons envie de participer à la décarbonation de la flotte en Bretagne en intégrant, non plus des moteurs diesel, mais des solutions hydrogène. Ce peut être la pile à combustible ou le moteur thermique.”
Afin d’amorcer ce changement de cap vers l’hydrogène, CMV Amphibie fait partie du consortium intégré à l’étude menée par la CCI des Côtes-d’Armor portant sur la motorisation électro hydrogène des navires et sur l’approvisionnement et la consommation d’hydrogène produit par une station. Avec, entre autres, le cabinet de conseils Alca Torda Applications, CMV Amphibie réfléchit à l’intégration de systèmes hydrogène, techniquement et financièrement, sur deux axes. “Tout d’abord le refit (réaménagement) de barges afin de déterminer s’il est possible d’installer des systèmes hydrogène sur ces navires déjà existants et fonctionnant au diesel afin de les faire durer plus longtemps si possible. C’est une demande de la Région Bretagne. Ensuite, grâce à la montée en compétences des acteurs intégrés à l’étude, réfléchir à la construction de navires, notamment de pêche côtière.”
Pour le champ du refit de bateaux, CMV Amphibie s’appuiera sur deux barges. La première, naviguant à Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc, afin de dégager des données sur la consommation de puissance et de l’autonomie nécessaire. La seconde est située dans la baie du Mont-Saint-Michel. “Elle permettra d’étudier, la coque et la reprise des plans.”
L’étude sera menée jusqu’à l’avant-projet détaillé, “c’est-à-dire avant la construction ou la mise en œuvre du chantier”. Les résultats sont attendus pour septembre 2023. “Si l’étude s’avère positive, nous pourrons la transposer de manière industrielle. Pour la zone Ille-et-Vilaine Côtes-d’Armor, il y a une soixantaine de bateaux amphibies potentiels. Nous pourrons envisager leur refit sur plusieurs années.”
Retrouvez le pitch de Ghislain Quentel, dirigeant de CMV Amphibie et de Chantier Bretagne Nord, lors des Rencontres Bretagne Hydrogène Renouvelable :